Prenant le contre-pied d’un certain engouement populaire, la médecine garde ses distances avec les guérisseurs. Elle entretient avec eux une relation ambiguë, mélange de défiance et de collaboration. …
Prenant le contre-pied d’un certain engouement populaire, la médecine garde ses distances avec les guérisseurs. Elle entretient avec eux une relation ambiguë, mélange de défiance et de collaboration. Officiellement, les deux pratiques s’opposent. L’une, savante, apprise dans les écoles, est en constante évolution. L’autre, empirique, est transmise par les anciens et exercée selon les dons de chacun, mais reste immuable à travers les époques. Les deux approches ont toujours cohabité, et ce depuis l’Antiquité, à couteaux plus ou moins tirés. Aujourd’hui, le regard des médecins se fait plus distant et circonstancié, depuis que s’impose une médecine moderne, rationnelle et surtout de plus en plus efficace. De nos jours, les guérisseurs, magnétiseurs et autres «rebouteux» sont non seulement ignorés des instances officielles et dépourvus de statut, mais aussi passibles d’amendes et de peines d’emprisonnement pour exercice illégal de la médecine.
Nombreux sont les médecins qui estiment que ces concurrents de l’ombre abusent une clientèle que la médecine conventionnelle ne parvient pas à soulager, voire qui rejette les soins par médication ou opération. Ils y voient un vrai risque pour la santé des patients.